L’OJNH : déjà 30 ans d’histoire !

Créé en 1980 par Jacques Libois, l’orchestre se produit d’abord essentiellement avec la chorale de Kinkempois (Liège). Mais très rapidement, la formation s’étoffe et développe un répertoire composé d’œuvres pour orchestre à cordes du 18e siècle. Peu à peu, elle voit encore ses rangs grandir et s’enrichir d’instruments à vent et, à partir de 1983, l’effectif permet d’aborder le répertoire des 19e et 20e siècles.

En 1989, le grand chef d’orchestre grec Alexandre Myrat, actuellement chef permanent de l’orchestre d’Athènes, reprend la baguette que dépose le fondateur. De 1991 à 1995, c’est au jeune et talentueux chef vietnamien Vuong Thach Tran que l’orchestre confie sa direction. Quand ce dernier rejoint un poste de direction d’orchestre au Vietnam, l’ensemble est repris par Joël Hurard, jeune chef verviétois, ancien chef du chœur d’enfants « les Colibris » de Liège et actuel directeur de l’Académie de Musique de Montegnée.

Vers la fin de son mandat, l’Ensemble Jean-Noël Hamal change de nom pour devenir Orchestre Jean-Noël Hamal, une appellation plus adaptée à son effectif résolument symphonique.

Jean Ryckewaert, clarinettiste et percussionniste de formation mais également sous-directeur du Conservatoire de Huy, prend en 1998 le relais de Joël Hurard pour six saisons placées sous le signe de grandes œuvres symphoniques du 19e siècle (7e Symphonie de Beethoven, Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak, …). C’est en sa compagnie que l’OJNH part pour une tournée de trois semaines au Québec.

Durant la saison 2004-2005, les concerts de l’OJNH sont pris en charge par Nico De Marchi, premier cor solo à l’Orchestre Philharmonique de Liège et professeur de cor à l’IMEP de Namur, puis par Robert Sarlette, chef de l’harmonie de Weywertz.

Hugo Pasqualini
Cyril Englebert

C’est sous la jeune et prometteuse baguette de Cyril Englebert, diplômé en direction d’orchestre au Conservatoire de Liège et assistant à la direction musicale à l’Opéra Royal de Wallonie, que l’Orchestre Jean-Noël Hamal entame sa 26e année. Les projets sont nombreux : airs d’opéra, symphonies, concertos avec des musiciens de renom tel que Gabriel Teclu, Jorin Jorden, Pierre Xhonneux… et des concerts avec les Petits Chanteurs de Saint-Marc (Choriste) ainsi que la réalisation d’un clip pour la version symphonique de Alors on danse de Stromae!

De 2011 à 2015 c’est Hugo Pasqualini qui est à la direction de l’orchestre. Violoniste et tromboniste professionnel, il enseigne alors au Conservatoire Royal de Musique de Liège, dans les académies de Visé et D’Aywaille (O.V.A.) ainsi qu’à l’académie de Musique de Beyne-Heusay, dont il assure également la direction.

Qui est Jean-Noël Hamal ?

C’est un compositeur liégeois ! Tout simplement… Il vit et travaille en plein cœur de cette période «classique» au sens restreint du terme (deuxième moitié du 18e siècle) dont les mots d’ordre sont: forme et harmonie. L’époque de Haydn et de Mozart !

1782 : Vue et perspective de la Ville de Liège et de ses environs prise sur une hauteur entre St. Gilles et Avroy, par Godin d’après Antoine Le Loup

Comme bien des grands compositeurs, Jean-Noël Hamal est issu d’une famille de musiciens et montre dès son plus jeune âge d’extraordinaires dispositions pour l’art musical. Ses progrès rapides le font d’ailleurs envoyer à l’âge de 19 ans à Rome, où il devient pensionnaire de la Fondation d’Archis et découvre les nouveaux courants musicaux les plus modernes de l’époque.

Né à Liège, Jean-Noël Hamal y passera la plus grande partie de son existence, occupant dès son retour de Rome la fonction prestigieuse de Directeur de la Musique de la Principauté de Liège, et celle de Directeur de Musique de la Chapelle Musicale de la Cathédrale Saint-Lambert. C’est en cette qualité qu’il prend l’initiative de grands concerts spirituels semblables aux Concerts Spirituels de Paris.

Son activité de créateur est intense. Il a subi profondément l’influence italienne dans le domaine instrumental (15 symphonies et 11 ouvertures) et dans la musique religieuse (56 messes, 179 motets, 3 Te Deum, 32 cantates et 5 oratorios comme In Exitu Israël et Judith Triomphans). Mais il su aussi en profiter pour créer l’opéra-comique wallon en s’éloignant des sujets conventionnels et mettre en scène des types locaux s’exprimant en langage dialectal. Ses 5 opéras bouffes dont Le Liégeois engagé (Li Lidjwès ègadji) en 1757 et Le Voyage à Chaudfontaine (Li voyèdjhe di Tchafontaine) en 1757 ont beaucoup de grâce et de vivacité, non sans une certaine truculence.

Jean-Noël Hamal s’éteint en 1778, regretté des amis des arts, du clergé et de la ville entière.